Un rapport de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques du Ministère de la Santé, paru en octobre 2011 (1) montre que la prématurité est passée de 5,9% en 1995 à 7,4% en 2010 toutes prématurités confondues, soit 15% de plus en 15 ans.

 

En 2012, plus d’un bébé sur dix naît prématurément dans le monde (2), soit 13 millions de naissances dans le monde en 2010, et 60 000 en France (3).

Les causes

L’hypertension artérielle et ses complications
Les hémorragies
Rupture prématurée des membranes
Le travail prématuré spontané
Le retard de croissance intra-utérin

L’hypertension artérielle et ses complications

Définition : On parle d’hypertension lorsque la pression artérielle systolique est supérieure ou égale à 140 mm Hg et/ou la pression artérielle diastolique supérieure ou égale à 90 mm Hg. Il est habituel de distinguer les femmes qui ont une hypertension connue (qui existait avant la grossesse) de celles, plus nombreuses à cet âge, qui développent cette hypertension pour la première fois pendant la grossesse.

Fréquence : L’HTA représente environ 20% des accouchements avant 33 semaines.

Complications : L’HTA peut se compliquer d’autres pathologies, dont les plus connues sont :

– La prééclampsie : l’hypertension artérielle est associée à la présence de protéines dans les urines témoignant d’anomalies au niveau du rein.
– L’éclampsie : Il s’agit d’une complication rare mais grave de l’HTA se manifestant par des convulsions qui témoignent d’une souffrance cérébrale.
– le Hellp syndrom : il constitue aussi une complication grave de l’HTA pendant la grossesse et se manifeste par des troubles hépatiques, une destruction des globules rouges et des plaquettes sanguines.
– L’hématome rétro-placentaire : il s’agit un décollement prématuré du placenta accompagné d’un hématome.

 

Les hémorragies

Définition : Elles correspondent à des saignements abondants qui mettent en danger la mère et l’enfant. Cela comprend :

– Le placenta prævia : il se définit comme un placenta mal inséré (à proximité du col utérin ou recouvrant le col utérin) pouvant se compliquer d’une hémorragie.

– L’hématome rétro-placentaire : il peut survenir en association avec l’hypertension (voir plus haut), mais également chez des femmes n’ayant a priori aucune maladie hypertensive.

– les autres hémorragies du troisième trimestre de la grossesse (saignement dont l’origine n’est pas toujours identifiée).

Fréquence : Les hémorragies représentent environ 20% des accouchements avant 33 semaines.

La rupture prématurée des membranes

Définition : Il s’agit d’une rupture de la poche des eaux qui se produit avant le terme normal de la grossesse (37 SA) et avant le début du travail. Une des pistes pour expliquer la survenue d’une rupture prématurée des membranes est celle de l’infection. On estime actuellement que près d’un tiers des ruptures sont liées à une infection intra-utérine (chorioamniotite).

D’autres facteurs comme les conditions socio-économiques défavorables ou la consommation de tabac sont aussi impliqués.

Fréquence : La RPM concerne environ 25 à 35% des accouchements avant 33 SA.

Le travail prématuré spontané

Définition : Il correspond à un début de travail avant le terme normal de la grossesse (37 SA), les membranes étant intactes (poches des eaux non rompues au moment du début du travail). Le rôle des infections est là encore fortement suspecté. Au moins 15% des femmes accouchant après un travail prématuré spontané seraient porteuses d’une infection utérine (chorioamniotite). D’autres événements, notamment liés aux conditions de vie difficiles et le stress engendré, sont également impliqués.

Fréquence : Les résultats des études montrent que le travail prématuré spontané représente environ 25 à 30% des accouchements avant 33 semaines.

Le retard de croissance intra utérin

Définition : il correspond à un poids de naissance trop petit pour l’âge gestationnel. Pour l’identifier, on utilise des courbes de croissance (comme celles qui figurent dans le carnet de santé, mais en fonction de l’âge gestationnel). Cela permet de repérer les enfants dont la croissance in utero est insuffisante.

Le retard de croissance est généralement diagnostiqué ou repéré grâce à l’échographie pendant la grossesse. Le retard de croissance est en partie lié à des anomalies de la vascularisation entre l’utérus et le placenta. Les échanges entre la mère et le fœtus ne s’effectuant plus dans de bonnes conditions, les apports nutritionnels et en oxygène deviennent insuffisants. Si la pathologie placentaire est trop sévère et les apports très insuffisants, les risques pour le fœtus deviennent importants.

C’est dans ce contexte que les équipes médicales sont conduites à provoquer l’accouchement prématuré, le plus souvent par césarienne. C’est pourquoi, il est très fréquent de voir associés l’hypertension artérielle maternelle et le retard de croissance chez l’enfant. D’autres causes, comme certaines maladies du fœtus (malformations ou maladies génétiques), peuvent aggraver l’origine d’un retard de croissance intra-utérin.

 

Enfin, dans un certain nombre de cas, on ne retrouve pas de cause.